Ange Le Bruchec, peintre octogénaire, a Quistinic dans le cœur. Soucieux de faire découvrir sa commune à ses élèves de la côte, il a investi dans un stage au site touristique de Pratmeur.
À 86 ans, Ange Le Bruchec est un éternel amoureux de sa terre quistinicoise. « Que j’ai pourtant quitté depuis des années. Si bien que dès que je le peux, j’y retourne avec plaisir. »
Originaire du village de Keramour, il garde pour sa commune qui l’a vu naître, en 1932, un attachement viscéral : « Je dis souvent aux gens : Vous connaissez Paris, Marseille, Lyon. Mais vous ne connaissez pas Quistinic ? Alors vous ne connaissez rien, s’amuse-t-il avec malice. Car les racines sont importantes : c’est la sève de la vie. »
L’octogénaire a acquis ses lettres de noblesse par la peinture, au sein de son atelier Côté Mer, installé à Plœmeur depuis 11 ans, alors qu’il réside à Larmor-Plage. L’atelier travaille surtout à partir de la peinture à l’huile, dans une dimension réaliste, à travers des paysages et des individus. « Sur ma carrière commencée tardivement il y a trente ans, j’estime que j’ai peint 400 toiles pour 1 000 dessins. C’est une passion vitale. Je peux me passer d’un repas, mais je ne peux pas me passer de peindre. C’est un besoin addictif. »
Enseignant avant d’être artiste
Le peintre est un artiste reconnu et un enseignant apprécié de ses élèves. Philosophe et humble, il poursuit : « Je ne me définis pas comme un artiste. Nous les peintres, nous ne sommes que de bons compagnons, de bons ouvriers qui font du mieux possible pour réaliser de jolies choses. »
C’est sans doute encore plus sa mission d’enseignant qui le porte au quotidien. « Nous sommes 23 dans mon atelier. Et j’ai la chance d’en être le professeur. Quel bonheur de transmettre sa passion. Cela fonde mon identité et me donne une raison d’être. À mon âge, je pourrais être dans un club d’anciens à passer le temps. Au lieu de cela, j’ai la chance d’enseigner et j’y prends un plaisir incommensurable. »
C’est toute une expérience et un placement pédagogique face à ses élèves qu’il a mis en place. « Je suis présent pour les accompagner dans l’équilibre et la disposition du tableau. Il n’y a rien de plus frustrant pour la création, rien de plus agressif que quelqu’un qui intervient sur le tableau d’un autre. Chacun a son style, son vécu, son ressenti. Je ne suis là que pour conseiller, que pour transmettre. »
Ouest-France, le 2 mai 2019
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