mardi 12 avril 2016

Hommage à André PLISSON (1929-2016)

Cet article, rédigé par Patrice de la Perrière et publié dans le numéro 183 de l'Univers des Arts, rend hommage à mon ami André Plisson.




Léda






André Plisson était un artiste aux nombreuses résonances humaines et artistiques. Né en 1929, dans le Loir et Cher, à Seigy, il entre à l'Ecole des Beaux-arts de Tours en 1945 dans l'atelier de Maurice Mathurin qui lui communique l'amour et le respect  de la Nature. 
Puis en 1950, il est admis à l'Ecole nationale supérieure des Beaux-arts de Paris dans l'atelier de Jean Dupas. Le peintre Serge Tilliou raconte :"Aux Beaux-arts, j'étais dans l'atelier de Maurice Brianchon, mais André et moi avons tout de suite sympathisé. J'étais d'Angers, il était de Tours, nous étions unis par la Loire. C'était un homme au fort caractère, sachant très bien ce qu'il voulait faire et très fidèle en amitié. Avec le sculpteur Richard et le peintre Paul Ambille, nous formions le groupe des trois mousquetaires, qui en fait étaient quatre ! Et cette grande  et vraie amitié dure encore malgré la disparition de trois d'entre nous". 
Le service militaire (1957) interrompit ses études pendant 27 mois, dont 8 en Algérie, ce qui lui fit découvrir la lumière méditerranéenne, qu'il retrouva en Espagne, à la Casa Velásquez.
Plus tard, il entra comme professeur à l'Ecole des Arts appliqués de Paris et était très apprécié par ses élèves. On lui décerna d'ailleurs les Palmes Académiques, couronnant ainsi sa période d'enseignant. En 1965, il avait illustré avec des lithographies très puissantes le texte d'Alexandre Dumas, de Paris à Grenade, qu'il avait extrait d'un texte plus long intitulé de Paris à Cadix, impressions de voyage. Ses lithographies traitées en ocre rouge, avec un large souffle, reflétaient sa volonté d'être celui qui, au-delà de l'anecdote, entraînait le spectateur dans un voyage à travers l'Espagne en montrant ce qui était à la fois grave et chaleureux, en dehors de toute image touristique.
Sur André Plisson les honneurs n'eurent jamais de prise : le second Prix de Rome ou celui de la Casa Velásquez obtenus la même année en 1956, ne furent pour lui que des amers sur son chemin et ne constituèrent pas un aboutissement. C'est pour cela qu'il était toujours très enrichissant de parler avec lui car il ne connaissait pas la langue de bois et s'exprimait avec son coeur au-delà de l'artistiquement correct. André Plisson était un artiste aux émotions infinies. Il parvenait avec une aisance remarquable à exprimer les sentiments les plus intimes avec une grande pudeur, une délicatesse et une belle économie de moyens qui séduisaient les collectionneurs les plus exigeants. Il savait organiser, composer, architecturer ses toiles en y créant des parcours conduisant l'oeil du spectateur où il le désirait.
Dans ses toiles, où il continue d'exister, réside une certaine sublimation de la réalité, chaque objet ou situation devenant symbole et ambiance à décrypter, à méditer. Ses toiles ne cesseront jamais de nous faire penser à lui, car celles-ci sont à l'image de sa personnalité et de sa pensée.


De Paris à Grenade, tauromachie



Paysage








Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire